Nous avions oubliés que nous étions mortels…

Il faut d’abord avoir en tête quelques ordres de grandeur : en France, le nombre de décès annuel est de 600 000, soit 1 650 en moyenne par jour ; on meurt plus souvent en hiver qu’à la belle saison, et le nombre de décès journaliers est en général compris entre 1 500 en été et 1 800 en hiver, mais il peut dépasser 2 000 lors des pics de grippe saisonnière (comme en janvier 2017, avec 2 200 décès par jour en moyenne).

En 2020 : 667 400 décès toutes causes confondues ont été enregistrés en 2020 (1), L’INSE écrit : « Pas de hausse de la mortalité (2020) avant 65 ans. Elle n’a concerné que les personnes âgées de 65 ans et plus (+ 10 %). Elle est négligeable en deçà de 65 ans (+ 2 % entre 50 et 64 ans, – 1 % entre 25 et 49 ans et – 6 % pour les moins de 25 ans). »

Les décès dus à la pandémie COVID19 représentent à 91% les personnes au dessus de 65 ans dont 16% entre 65-74 ans (8 131) et 75% entre 75 et + (36 883 ) et 89% des patients admis en réanimation présentaient au moins une comorbidité.

(1)(2)(3)

Mon propos n’est pas de minimiser le nombre de décès des personnes ayant plus de 75 ans et porteuse à 89% de comorbidités, mais ces chiffres sont importants à connaître, la société civile est apte à recevoir une information honnête non soumise à la peur.

Cette crise du coronavirus, comme la crise environnementale, révèle le retard des gouvernants, dont les visions sont de plus en plus inadaptées aux réalités et dont les décisions sont de plus en plus éloignées du bon sens des populations. Elle illustre en effet les désastres de la mondialisation, de la crise écologique et de l’hyper-mobilité des flux. (4)
Quel est cet état qui nous a imposé comme dogme depuis des décennies : l’économie à flux tendue (gestion des stocks, production..), la délocalisation de notre production agricole, industrielle, l’application de ce modèle économique à notre système de santé, la destruction de notre planète, la décrédibilisation de la connaissance et du bon sens ?
Quel est cet état qui nous expliquait avant le coronavirus, que la catastrophe nationale était la dette, les chômeurs, le ralentissement de l’économie et le manque de consommation, et qui peut actuellement débloquer des milliards, des chômages partiels, bloquer tout un pan de l’économie, la culture, le sport pour un virus ?
L’argent n’est plus un problème, c’est différent on va mourir d’un germe que l’on ne maitrise pas, on se retrouve humain, responsable peut être ?
Vous allez pouvoir mourir de faim, de désespoir, de solitude, de suicide, ce n’est pas grave !
MAIS PAS DE LA COVID…. On ne veut pas endosser une responsabilité quelconque.
Si la solution de cette nouvelle situation ne repose que sur le « vaccin salvateur » et le fait de considérer la COVID-19 uniquement comme une pandémie, elle exclut une vision plus large, englobant l’éducation, l’emploi, le logement, la nourriture et l’environnement, (5) on risque de condamner plusieurs générations pour….  la COVID…

« La gestion néolibérale du virus permet en contraignant toutes les populations à une accélération sans précédent des transformations de leurs modes de vie, à travers la célébration de la « distanciation sociale », l’atomisation du corps social et la dissolution de toute forme de collectif, allant jusqu’à remettre en cause les aspirations démocratiques de la société. »(4)

Messieurs les Politiciens, Messieurs de la Santé :

Laissez vivre les jeunes générations et laissez nous mourir tranquille où on veut et quand on peut. On est apte à prendre des décisions…

Dr Guy Rougier (74 ans)


  1. Nombre de décès quotidiens | Insee www.insee.fr
  2. Point épidémiologique COVID-19 / Situation au 21 janvier 2021 / p. 34 Santé publique France
  3. Observatoire régional de santé : Covid 19 point de situation hebdomadaire sur PACA semaine n°2 (11/01/21-17/01/21)
  4. Stiegler B. Comment s’engager en pandémie ? 4/01/21 www.franceculture.fr
  5. Horton R. the Lancet Vol 396 September 26, 2020